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Le "LEAP of Faith" - Plonger dans l'inconnu pour vivre pleinement sa vie


Accueillir trois nouvelles chèvres, décider de vivre en van pendant 3 mois, envoyer sa lettre de démission, prendre la décision de se marier ou au contraire de quitter la personne avec qui l’on est. En quoi tous ces événements sont-ils liés ?

Ce sont ce que les anglo-saxons appellent des « Leap of faith ». Le mot « leap » signifie « saut » et le mot « faith », « foi ». Il s’agit de sauts dans l’inconnu que l’on fait parce qu’on a la foi que cela nous permettra de vivre une vie plus riche, plus heureuse, plus équilibrée, plus en accord avec nous-même.

Toutes ces situations ont en commun le fait qu’une part de nous ressent une nécessité profonde à l’idée de vivre cette nouvelle expérience et qu’une autre part de nous est terrorisée à l’idée de se lancer. Quand j’ai décidé d’accueillir trois nouvelles chèvres, j’ai vécu quelque chose de très familier : la conviction profonde que mes deux biquettes avaient besoin de nouvelles copines, de vie, d’un troupeau, et la peur en moi que les choses se passent mal, que je n’aie pas le temps de m’en occuper ou pas les moyens de toutes les soigner correctement. C’est un déchirement intérieur que j’ai vécu de la même manière au moment où je me suis lancée en tant que prof de yoga, quand j’ai décidé de partir voyager 3 mois en Amérique ou quand j’ai pris la décision d’habiter dans les montagnes. Il y a une part de moi qui savait que c’était la bonne chose à faire et l’autre qui me hurlait qu’il valait mieux rester dans le statu quo, ne pas bouger, rester dans ce qui était connu et rassurant.


En communication non-violente ( CNV ), on considère qu’il s’agit en général de deux besoins fondamentaux en conflit : le besoin de liberté et le besoin de sécurité. La peur que nous éprouvons face au changement est une peur nécessaire à notre survie. Si nous nous lancions tête baissée dans chaque lubie que nous avions, sans jamais peser le pour et le contre, il y a de fortes chances pour que nous nous retrouvions dans une position dangereuse voir mortifère. Cette peur est l’expression de nos parents intérieurs, ceux qui sont là pour prendre soin de nous, pour nous garder en sécurité. Notre besoin de liberté est plus l’expression de l’enfant intérieur qui a soif de découvertes et de joie. Le tout est de réussir à trouver un équilibre, un compromis, entre ces deux besoins profonds afin de pouvoir vivre une vie riche, alignée et épanouie.


Quand nos parents intérieurs sont de grands angoissés ou des juges implacables, notre capacité à vivre pleinement notre vie peut être très impactée. Nos dialogues intérieurs sont alors de cet ordre : « et si … ? ( remplacer les points de suspension par toutes les choses terribles qui pourraient arriver ) » , « tu n’y arriveras jamais », « tu es bien trop comme ceci ou comme cela pour te lancer », « non mais que vont penser untel ou unetelle si tu fais ça ? »…


Quand je suis dans ces moments là, que mon ventre se noue, que je n’arrive pas à dormir, assaillie par le doute et la peur, je me connecte à ma petite fille intérieure et je lui demande ce qui l’effraye dans la situation. Puis je prends chacun des jugements, chacune des objections, chaque peur, et j’y réponds avec le point de vue de l’adulte que je suis actuellement. Cela donne alors ce type de dialogue intérieur : « je comprends que le fait d’accueillir trois nouvelles chèvres t’effraye car tu as peur que cela te prenne trop de temps. Mais tu as autour de toi beaucoup de gens qui t’aiment et qui sauront t’aider si tu en as besoin. » En mettant en place ce type de dialogue, on se rend aussi parfois compte que certaines anxiétés ne nous appartiennent pas directement mais proviennent de notre enfance, de phrases qu’on nous a répétées, de croyances infondées qu’on nous a transmises.


On peut aussi faire cet exercice sur papier. Écrire toutes les phrases négatives, les jugements et les peurs dans une colonne, et dans l’autre, toutes les réponses que l’on peut y apporter en tant qu’adulte. Cela ne signifie pas que les changements se feront facilement mais c’est un moyen de faire un saut dans l’inconnu tout en gardant sa ceinture de sécurité, d’adoucir le changement, de faire des compromis avec soi-même. Cela peut ainsi donner quelque chose comme ça : « je suis terrorisé.e à l’idée de quitter mon boulot ennuyeux parce que j’ai peur de manquer d’argent - je mets des sous de côté pour avoir le temps de me lancer dans mon nouveau projet. »


Tout changement de vie implique un temps d’inconfort. Ce fameux moment où on se retrouve seul.e, que rien ne se passe comme prévu et qu’on n’a qu’une envie : pleurer toutes les larmes de son corps. Et c’est normal. Aucun diamant ne peut être ciselé sans frictions et sans clivages. Quand j’ai déménagé dans les montagnes toute seule, je me suis retrouvée dans un appartement vide, il faisait moche, je n’avais pas internet. Je me suis assise par terre et j’ai pleuré à chaudes larmes, tout en sachant que c’était un état passager et qu’un jour je me remercierais d’avoir fait ce saut dans le vide pour me sentir pleinement vivante. Et ce jour là est arrivé bien plus vite que je ne le croyais !


Ariane,

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