Resilience et Action

Planning de Pratique Yoga

1 mois de cours YouTube autour du thème "Résilience et Action"

planning pratique yoga novembre

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Résilience et Action


“ Chères yoginis, chers yogis,


J’éteins l’écran de mon téléphone les larmes aux yeux. Je viens de voir les actualités sur la reprise du conflit Israëlo/Palestinien et comment les manifestants contre le projet de l’A69 (une autoroute qui doit relier Toulouse à Castres et faire gagner une dizaine de minutes aux automobilistes par rapport à un trajet via une nationale déjà existante) ont été délogés manu militari par les CRS. Je me sens impuissante, démunie, désespérée. Ces situations semblent très éloignées l’une de l’autre. Et pourtant, elles sont le résultat d’une même violence aveugle, de la même absence de dialogue et de médiation.


On apprend aux tous petits enfants à ne pas frapper leurs camarades dans la cour d’école. Les enfants sont punis pour ça. Mais pas les adultes. Les adultes semblent pouvoir exercer leur violence sans aucun frein, sans même une tentative de conciliation. Il est impossible que nous soyons tous et toutes d’accords les uns avec les autres à propos de tout. Ce serait d’ailleurs assez ennuyeux ! Mais si les deux parties d’un conflit ont un tant soit peu la volonté de régler leurs désaccords, qu’elles montrent un minimum de bonne volonté, alors on peut les faire s’asseoir à une table et discuter. Bien sûr, cela demande du temps, cela demande de mettre de côté son ego et ses rancunes passées, cela demande de faire certaines concessions pour trouver des compromis qui soient acceptables pour tout le monde. Mais c’est possible. Et vous en avez peut-être déjà fait l’expérience vous-même.


Lors d’un conflit, j’ai très souvent tendance à me transformer en hérisson qui sort ses piques pour blesser l’autre si je me sens blessée moi-même. Puis, dans un deuxième temps, je vais avoir envie de prendre la fuite, de partir très très loin pour ne plus être confrontée à cette situation. Avec le temps et grâce à la communication non-violente, j’ai appris à prendre mes distances lors d’un conflit. À prendre un petit temps toute seule pour reprendre mes esprits et me calmer. Puis je retourne vers la personne et je reformule les choses en faits/émotions/besoins. Je ne dis pas que c’est simple et que j’y arrive à chaque fois. Mais j’essaye toujours de revenir à mon besoin de conserver le lien avec la personne avec qui je suis en train de me disputer. Et quand j’y arrive, si la personne montre ce même besoin de lien, alors nous parvenons toujours à un apaisement, à une solution ou à un compromis. Mais évidemment, cela demande beaucoup d’efforts et un travail sur soi pour mieux comprendre nos mécanismes lors d’un conflit.


Malheureusement, je ne vois rien de tout ça dans l’actualité. Les notions de dialogue, de médiation, de compromis, de respect, de bienveillance, semblent complètement inexistants du champ politique et médiatique. On me dit souvent d’éteindre mon téléphone, d’arrêter de suivre l’actualité, pour être moins malheureuse. Bien sûr, c’est une solution. Mais il suffit que je regarde chez moi pour voir qu’ici aussi, on construit des autoroutes qu’on pourrait remplacer par des trains ou des transports en commun, qu’ici aussi on détruit des éco-systèmes et des habitats d’animaux protégés pour des projets routiers absurdes. Je n’ai pas besoin d’ouvrir internet pour sentir mon coeur et ma gorge se serrer de tristesse, juste de faire quelques kilomètres.



Oui, c’est une newsletter bien triste que je vous écris ce mois-ci. Mais je n’ai pas envie de vous laisser sur cette note de désespoir. Parce que, désespérée, je ne le suis pas complètement. J’arrive au 4e mois de ma grossesse et même si parfois j’ai peur pour l’avenir de cet enfant, je sais aussi que le fait de l’accueillir sur cette Terre est un immense acte de foi. Foi en notre humanité, foi en notre capacité à nous battre pour défendre la Nature, le vivant et le vivre ensemble, foi en notre capacité à coopérer les uns avec les autres, foi en la résilience incroyable de la Nature dont nous faisons parti.


Ariane,”


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