Planning Gratuit d'Octobre 2025 : La Paix Partout
Comment cultiver la paix en nous et autour de nous ?

Depuis cinq ans, les conflits violents dans le monde ont doublé. Que ce soit à Gaza, au Congo, en Ukraine ou encore au Soudan, devant tant de violence aveugle et d’horreurs, ont se sent totalement démuni.e.s. Chaque jour, je remercie la vie pour le fait que mon fils et moi puissions vivre en paix, dans un endroit magnifique en pleine nature, sans nous soucier de savoir si nous allons pouvoir manger demain. Chaque jour.
Quand on parle de conflit et de paix, on pense avant tout à tous ces conflits atroces dans le monde qui fauchent des vies innocentes. Mais il y a aussi les conflits qui nous opposent les uns les autres, dans notre famille, entre voisins, avec des collègues. Ainsi que les conflits qui se déroulent à l’intérieur de nous quand plusieurs besoins s’opposent. C’est ce qu’illustre la Bhagavad Gītā, ce texte de référence du Yoga, où le prince Arjuna se retrouve devant le champ de bataille mais ne veut pas se lancer dans la guerre car des êtres proches se trouvent dans les deux camps. Ce texte nous parle de deux conflits : le conflit entre le peuple des Pandava et le peuple des Kaurava ; et le conflit intérieur d’Arjuna qui est un guerrier mais qui ne veut pas tuer des êtres qu’il aime.

Il existe donc des niveaux de conflit différents : entre un nombre d’humain très élevé qui vivent sur des territoires très étendus, entre quelques humains proches les uns des autres et même à l’intérieur de nous-même. Et parfois, ces conflits s’entremêlent les uns les autres. On peut par exemple ressentir un conflit intérieur parce qu’on essaie d’arrêter de fumer mais qu’on n’y arrive pas. Cette tension intérieure génère de la violence en nous, violence que nous allons ensuite déverser sur notre voisin parce qu’il a (encore) garé sa voiture devant notre garage. Puis ce voisin, comme il se sera senti pris à parti de manière totalement injuste, va se retourner contre ses employés au travail ; et ainsi de suite.
Alors certes, nous ne pouvons pas toujours faire grand chose face aux guerres, mis à part contribuer à notre échelle. Mais en tant que yogis, nous pouvons peut-être déjà essayer d’identifier les conflits qui nous habitent. Identifier la colère, la tristesse, la déception : toutes ces émotions désagréables (dont je vous ai déjà parlé, notamment, dans la newsletter précédente). Se laisser traverser par elles. Puis essayer de se mettre à la place de l’autre, identifier son ou ses besoins. Marshall Rosenberg, le pionnier de la communication non-violente, proposait toujours aux protagonistes d’un conflit de reformuler les paroles de la partie « adverse ». Ainsi, chaque partie se sent vue et entendue. Nos parties intérieures qui sont en conflit ont aussi besoin d’être vues et entendues ! À partir de besoins qui semblent parfois contradictoires, on peut en fait souvent trouver un ou plusieurs compromis créatifs qui satisferont chaque partie .

C’est de cette manière que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 a pu être le traité avec le plus de pays signataires jamais obtenus ( Désolée, je digresse un peu ! Mais ce sont mes restes de juriste qui refont parfois surface ! ). En l’occurence, chaque pays avait travaillé sur une sorte de « package » : une liste de choses sur lesquelles ils ne voulaient pas céder, une liste de choses qui était moyennement importantes pour eux et une liste de choses dont ils n’avaient rien à faire. Au bout de 10 ans (oui, ça prend du temps de négocier à presque 200 pays !), 171 États avaient signé puis ratifié la convention. Bon, les États-Unis ont fait marche arrière au dernier moment mais il s’agit quand même d’un événement historique qui prouve que si l’on trouve les bons outils et qu’on accepte les compromis, il est possible d’accomplir de grandes choses ensemble. ( C’était l’info « le saviez-vous ? » de la newsletter ! )
On ne peut malheureusement pas régler nous-mêmes tous les conflits qui déchirent le monde. La Bhagavad Gītā nous explique d’ailleurs que les conflits intérieurs et extérieurs sont inévitables. Mais peut-être que l’on peut déjà essayer de faire la paix. Faire la paix avec nous-même, notre passé, nos blessures, en prenant notre enfant intérieur par la main ou dans nos bras. Faire la paix avec notre entourage en posant ses limites avec clarté et sans violence et en laissant les autres vivre ce qu’ils ou elles ont à vivre, sans chercher à les guérir ni à les changer. Cela demande du temps, du courage et de la persévérance. Mais on a le droit de se tromper et de recommencer.
À toutes et à tous, je nous souhaite un profond et humble « Om Shanti Shanti Shantihi » : la paix, la paix, la paix partout.


