Planning Gratuit de Novembre 2025 : Passages
Samain, la frontière entre lumière et obscurité

L’autre soir, je suis tombée un peu par hasard sur un podcast sur la rumination. Les deux psychologues invités expliquaient les raisons pour lesquelles nous avons tendance à ruminer (spoiler : c’est parce que notre cerveau chercher à tout prix une solution à une situation donnée. Pour ce faire, il analyse tout ce qui s’est passé et imagine tout ce qui aurait pu se passer et ce… en boucle !).
Je dois avoir du ruminant en moi (de la chèvre je dirais !) parce que j’ai une grosse tendance à la rumination !
Surtout ces derniers temps…
Je suis en train de me séparer du père de mon fils. C’est une période compliquée pour tout le monde et j’aurais souhaité de tout mon être que mon fils n’ait pas à vivre ça. Mais mon ex-compagnon (on va l’appeler G.) avait tant de blessures d’enfance non résolues que cela générait beaucoup de colère et de négativité en lui et cela m’épuisait au quotidien. J’avais essayé de lui en parler de 1000 manières : avec ma tête, avec mon coeur, avec mon corps, avec douceur, avec colère, avec amour, avec bienveillance, avec maladresse, en thérapie de couple. J’avais l’impression de parler à un mur. Alors j’ai pris la décision de mettre fin à notre relation, comme on sort la tête de l’eau in extremis pour pouvoir reprendre son souffle.
Ce soir là, nous nous étions disputés pour la énième fois sur le même sujet. Et… je ruminais notre dispute ! Le podcast tombait bien du coup ! Après l’avoir écouté, je me suis demandé quelle était la solution à cette situation. J’avais beau retourner le problème dans tous les sens, et je le faisais depuis plusieurs mois, aucune solution n’émergeait. Je pensais alors que j’étais condamnée à ruminer pendant un looooong moment.

Et puis, comme sortie des tréfonds de mon inconscient, ma voix intérieure s’est adressée à moi avec beaucoup de douceur. « Et si cette situation n’avait pas de solution ? Rappelle-toi cette phrase que tu aimais tant partager autour de toi « on ne peut pas aider les gens, on ne peut que les aimer ». Si quelqu’un refuse ton aide, tu ne peux rien y faire. Je vois bien que ton coeur de sauveuse souffre beaucoup de voir G. dans cette situation mais tu ne peux pas sauver les gens qui ne veulent pas être sauvés. Tu dois accepter les choses comme elles sont. » À ce moment là, une immense tristesse m’a enveloppée. J’ai compris qu’au delà de la colère et de l’incompréhension, j’étais surtout profondément triste et inquiète pour G.
J’ai laissé cette tristesse m’envahir.
Et puis j’ai réfléchi. Quel est le contraire de l’inquiétude ? La confiance.
Peut-être que je ne peux rien faire pour recoller les morceaux avec G., peut-être que ce n’est pas ma place de l’aider. Je n’ai aucune prise sur lui, je ne peux pas changer les gens. Par contre, je peux changer ma vision de la situation. Je peux mettre mes lunettes de confiance et laisser G. faire ses propres expériences pour guérir ses blessures. Ça c’est quelque chose que je peux faire.
Après tout, j’avais fini par trouver une solution créative et positive. Mon cerveau a alors pu arrêter sa rumination et j’ai pu trouver le sommeil.
En cette nuit d’équinoxe d’automne, cette date qui marque le début de notre entrée dans l’obscurité, une solution à un problème qui me semblait inextricable avait jaillit du fond de moi-même. Le parallèle avec Samain, cette fête païenne celte qui marquait le début de l’année, me fit sourire. Il s’agissait d’un temps de l’année où l’on considérait que la frontière entre le monde des morts et le monde des vivants était la plus mince. Cette frontière, c’était aussi celle entre le conscient et l’inconscient, entre ce qui dort et ce qui est éveillé, entre la pensée et l’action, entre Rajas et Tamas, le mouvement et l’inertie.
Mon travail de Samain, cette année, consiste donc à laisser mourir ma peur et à faire naître ma confiance, à accepter de ne pas jouer mon rôle préféré de sauveuse, à laisser mourir ce rôle en quelque sorte, pour simplement accueillir ce qui émergera de l’obscurité qui vient.
Je nous souhaite à tous et à toutes un passage serein du temps de la lumière au temps de l’obscurité.







